Collège Mongo Beti

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Historique

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Historique

Si Mongo Beti m’était compté par Christian OBAMA Principal Collège Mongo Beti de

    

    Notre jeune homme, avec son nouveau statut, se dit qu’il pouvait faire quelque chose pour qu’il existe un collège privé au sein duquel les enseignants seraient régulièrement payés.

    Après avoir acquis une parcelle de terrain au quartier Essos au lieu-dit actuellement Avenue Germaine AHIDJO, il entreprit d’y édifier, en planches, des bâtiments qui pouvaient abriter les élèves de la classes de 6ème en classe de terminale.

    L’édification des bâtiments terminée, il sollicita du Ministère de l’Éducation Nationale l’autorisation d’ouverture d’un collège dénommé « Collège Privé Laïc Mongo Beti » en l’honneur du poète camerounais Alexandre BIYIDI alias MONGO BETI.

    A cette période, le Ministère de l’éducation nationale sortait au mois de juillet-Août de chaque année la liste des établissements privés autorisés à fonctionner.

    Chaque autorisation de fonctionner était accordée pour une année scolaire et chaque établissement autorisé à fonctionner devait respecter toutes les obligations énoncées dans l’arrêté d’autorisation sous peine de fermeture.

    Pour la petite histoire, le Ministre de l’Éducation Nationale de l’époque avait pour femme, une pharmacienne qui gérait aussi un établissement privé secondaire.

 1– UN DEFI A RELEVER

    Au moment où le Cameroun sous tutelle française accède à la souveraineté internationale, le 1er janvier 1960, l’enseignement secondaire privé laïc naissant est encore balbutiant, à côté d’un enseignement secondaire privé protestant en pleine maturité avec des établissements tel le Collège Protestant de Libamba et à côté d’un enseignement secondaire catholique éblouissant d’éclat avec des établissements tels que le Collège  Liberman à Douala, le Collège Vogt et le Collège de la Retraite à Yaoundé, le Collège Catholique Sacré Cœur de Makak…

    Si l’enseignement secondaire privé laïc compte  de nombreux établissements à Douala, avec par exemple, le Collège des Nations et le Collège King Akwa, et à Yaoundé, avec, par exemple, le Collège Madeleine, le Collège La  Fontaine, le Collège Jean Jacques Rousseau, le Collège Moderne Camerounais, il faut reconnaitre que l’immense majorité de ces établissements se caractérise par des tares graves tant du point de vue pédagogique que du point de vue administratif. C’est régulièrement que l’on y vit des grèves d’enseignants pour arriérés de salaires.

    Le Ministre de l’Education Nationale de l’époque viendra même fustiger cet état des choses, en plein congrès des fondateurs de l’enseignement privé laïc, les traitant tout simplement de « marchands d’espoirs inassouvis ».

    C’est dans cette tourmente qu’un camerounais de 26 ans du nom de Guillaume Denis MBOUDOU AHANDA, greffier en chef de son état, va décider de relever le défi en fondant un établissement privé laïc appelé à fonctionner dans le respect de la norme.

 

    La principale caractéristique des établissements privés laïcs était qu’ils louaient des maisons d’habitations qu’ils essayaient d’aménager avec plus ou moins de bonheur et, en cas d’impayés des loyers, l’établissement était fermé sur ordre du bailleur. Aussi le Ministre de l’Education Nationale avait-il décidé que désormais seules seront admises à fonder un établissement les   personnes disposant en toute propriété d’un terrain sur lequel serait bâti l’établissement. Remplissant cette exigence première, Monsieur MBOUDOU AHANDA verra sa demande d’ouverture d’établissement secondaire d’enseignement recevoir une réponse positive par Arrêté  N° 058/MEN/ESD/ du 11 novembre 1963.

 

2– L’EPOQUE HEROÏQUE

    L’établissement ouvre effectivement ses portes à la rentrée du 2e trimestre de l’année scolaire 1963 –1964, soit en janvier 1964, sous la dénomination de Collège Privé Laïc Mongo Beti, en l’honneur de l’écrivain de renom MONGO BETI alias EZA BOTO, auteur du célèbre roman Ville Cruelle.

 

 Pour cette première ouverture des portes, le Collège, sous la direction de M. Gabriel DJEUDJANG, étudiant en 3ème année ( année de Licence) en Faculté de Droit et Sciences Economiques de l’Université Fédérale du Cameroun, compte soixante quinze ( 75) élèves.

    Le quartier Essos qui accueille le nouvel établissement n’est pas encore une zone de  recasement et la route MVOG-ADA –ESSOS n’est qu’une route en latérite, boueuse à souhait en temps pluvieux. L’on chasse encore à cœur joie dans la forêt environnante qui sera dévastée plus tard par les gros engins de la Commune Urbaine de Yaoundé pour faire sortir de terre le quartier ESSOS.

    L’établissement lui-même est encore construit en planches, d’où l’appellation de « Mongo KALABOT » qu’on lui colle.

 

3– LE PASSAGE DU FLAMBEAU

 

    Ayant obtenu sa licence en Droit en juin 1964 et appelé à s’intégrer dans la jeune magistrature camerounaise, M. Gabriel DJEUDJANG, le 1er septembre 1964, passe le flambeau à  M. Christian OBAMA, alors jeune étudiant de 24 ans inscrit en MPC ( Mathématique, Physique, Chimie) en faculté des Sciences de Yaoundé. L’aventure dure jusqu’à ce jour, ce depuis 41 ans!

 

4– L’ENVOL

 

    A la rentrée d’octobre 1964, les effectifs passent à près de trois cents (300) élèves, ce qui est remarquable quand on sait que la population camerounaise ne comptait alors que quatre millions ( 4.000.000) d’âmes.

    Très vite, le Collège Mongo Beti va se démarquer par son sérieux. C’était là le résultat d’une équipe dirigeante et enseignante soudée, formée dans le même moule, celui de  l’enseignement catholique : Collège Vogt, séminaire, Ecole Normale Saint Laurent de Mvolyé… Formée à la bonne école, l’équipe ne pouvait qu’avoir une haute idée de l’école.

    Quand le Collège Mongo Beti vient ouvrir la classe Terminale, le Premier professeur de Philosophie en sera l’Abbé ADALBERT NDZANA, jeune prêtre de retour de ses études à Rome et vicaire à la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé. Aujourd’hui évêque titulaire du Diocèse de Mbalmayo, Mgr. NDZANA continue à manifester beaucoup d’intérêt et d’attachement à la Maison Mongo Beti, ne manquant aucune occasion pour se renseigner sur la marche du collège.

5– LE CHOIX DE L’OPTION SCIENTIFIQUE

   Il y a lieu de relever qu’après avoir ouvert progressivement les classes jusqu’en Première, le Collège marquera une pause, hésitant à ouvrir la Terminale, car le manque de professeurs de  Philosophie était criard, le gouvernement à l’époque, ayant supprimé l’enseignement de la Philosophie à l’Université de Yaoundé tout en créant un lycée au moins par Département, entendons un établissement secondaire faisant fonctionner des classes     Terminales ( séries, A,B, C et D)!

   Devant cette hésitation, le Ministre de l’Education Nationale dut se faire insistant pour que le Collège Mongo Beti ouvre la classe de Terminale.

    Eu égard aux difficultés qu’il y avait à se trouver des professeurs de Philosophie, le Collège Mongo Beti, pendant longtemps, n’a retenu que les séries scientifiques C et D contribuant incontestablement par là à la promotion des Sciences Pures et Expérimentales, et c’est des fournées d’élèves de MONGO BETI qui réussissaient aux concours d’entrée à l’Ecole Normales Supérieure (ENS), à   l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique (ENSP), à l’Ecole Nationale Supérieure des Travaux  Publics ( ENSTP), au Centre Universitaire des Sciences de la Santé( CUSS), à l’Ecole Nationale   Supérieure d’Agronomie ( ENSA)

 

6– LA DIMENSION NATIONALE

    Devant ces résultats probants, le Collège Mongo Beti a vite fait d’acquérir une dimension nationale, drainant des flots d’élèves des fins fonds de la province de l’Est peu dotée d’établissements secondaires, des quatre coins de la province du Centre-Sud fortement scolarisée, de l’immense province du Nord, celles de l’Ouest et du Littoral n’étant pas de reste.

 

7– LA DOUBLE EXTENTION

 

    Il a fallu alors penser à une double extension : en séries et en bâtiments. D’où l’ouverture des séries littéraires au second cycle. Ce ne fut pas sans bonheur : à la première Distribution Nationale des Prix aux Lauréats aux examens officiels, le Collège Mongo Beti était honoré en la personne de son élève de Première Allemande, Mlle MAGNECHE NDE, classée au rang national de  8ème .Ce fut une grande fête inoubliable : toute la famille de l’ouest s’était déportée au Palais des Congrès de Yaoundé où avait lieu la cérémonie.

    Au début de la seconde moitié des années 70, l’extension en bâtiments s’est traduite par l’érection d’un second bloc  de salles de classes à près de 700 mètres du premier bloc sis à l’Avenue Germaine. Celui-ci accueillait les classes d’observation ( 6e et 5e ) tandis que le second abritait les classes d’orientation ( 4ème et 3ème) et le second cycle ( de la 2nde en Terminale). Ainsi était né ce que l’on désignait vulgairement « Petit Mongo et Grand Mongo ! »

    Il y avait belle lurette de cela que « Mongo Kalabot » avait disparu, les premiers bâtiments en planche ayant cédé rapidement la place à ceux en briques « des Argilles Industrielles du Cameroun » fabriquées à Nkolbisson ou en parpaings.

     Pour le jeune qui venait passer deux années de 6ème et de 5ème au Petit Mongo dont les bâtiments étaient à un niveau, c’était une grande fierté de « passer » à Grand Mongo dressant fièrement son bâtiment à trois niveaux ( rez-de-chaussée + 2 étages).

 

8– UN DEFI A RELEVER

 

    Véritablement le défi avait été relevé : la qualité de l’enseignement y était; les infrastructures avaient suivi; les salaires étaient versés à date échue; les impôts étaient payés à temps; les cotisations patronales étaient acquittées à la CNPS et aujourd’hui, jouissent de leurs droits ceux des employés du Collège Mongo Beti ayant pris leur retraite: MM. Luc MBARGA, Ernest ANGUISSA, feu André Laurent Théophile ATEBA du temps où il vivait encore.

 

9– LES RAVAGES DE LA GRANDE CRISE ECONOMIQUE DES ANNEES 90

    De 75 élèves en janvier 1964, le Collège Mongo Beti a compté 2.300 élèves en 1990-1991, soit 800 au « Petit Mongo » et 1.500 au « Grand Mongo ».

    En 1992, le Collège n’a plus compté que 1.200 élèves, le diocèse d’Obala, lui avait perdu  10.000 (dix mille) élèves!

     Il a fallu fermer le « Petit Mongo » et même procéder à une compression du personnel.

 

10– LE NOUVEAU DEPART

    Aujourd’hui, le Collège Mongo Beti repart d’un nouveau pied, regardant les hautes cimes, le front ceint de sa devise: « Discipline, Travail, Succès », devise qu’il s’efforce d’inculquer chaque jour à ses 1.600 élèves

    La nouvelle ambition se traduit aussi par ces bâtiments qui sortent de terre et qui, nous espérons, viendront compléter le complexe à brève échéance.

    Le Collège Mongo Beti n’a jamais renoncé sa gloire d’antan avec ses succès sportifs marqués du sceau des NLEND Paul, NDONGO Gaston…, avec sa formation humaine totale qui a conduit 22 de ses anciens élèves à la prêtrise. Sait-on seulement que le Collège Mongo Beti a donné un Secrétaire à l’Éducation à l’Archidiocèse de Yaoundé?

    Quant aux hauts cadres de la Nation, ils se comptent par milliers sur les 47.000 élèves que le Collège Mongo Beti a déjà eu à éduquer.

    En reconnaissance de cette participation significative à l’œuvre de l’éducation de la Nation, le Collège Mongo Beti a été reconnu d’utilité publique par arrêté n° 052/MEN/ESD du 11 novembre 1964.

    En outre, trois Ministres de l’Éducation : le Ministre Bernard BIDIAS à NGON et le Ministre des enseignements Secondaires, M. Louis BAPES BAPES, qu’accompagnait son Secrétaire d’Etat Madame Catherine ABENA, la dernière visite remonte à la rentrée de l’année scolaire 2004-2005.

 

     Ces visites ont toujours constitué une invite solennelle à aller au large: AD ALTUM!

 

11– NOTE FINALE

    On l’aura vite compris : il ne s’est pas agi ici d’une note à valeur historique mais bel et bien d’une historiette romancée. N’y cherchez ni statistiques, ni date, ni personnage. Le seul souci aura  été d’éduquer à l’ambition , à une saine ambition, d’appeler à l’effort, un effort soutenu, effort dans la discipline, l’autodiscipline, dans le travail.

C’est là le prix du succès.

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